Pour une deuxième année consécutive, les élus municipaux de la Chaudière-Appalaches se retrouveront pour une journée unique dont l’objectif est de favoriser le développement des milieux de vie de nos municipalités et villes. Cette journée se déroulera le 26 mai prochain sur les territoires des MRC de Beauce-Sartigan et des Etchemins. Organisée par les MRC de la Chaudière-Appalaches, la Ville de Lévis et le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, cette journée se veut une occasion, pour plus de 150 participants, de visiter différents sites présentant des projets inspirants. Ce sera également une façon de favoriser le réseautage municipal pour optimiser le développement des milieux de vie.

Dans cette nouvelle édition, différents sujets seront proposés aux participants. Toujours aussi variés et d’actualité, il sera question de : Revitalisation urbaine (culture, milieux naturels, aménagement), Partenariat entre secteur municipal et privé pour des services de proximité ; Coopération intermunicipale ; Développement économique et milieux de vie ; Événements sportifs et activités de plein air ; Dépanneur intelligent ; etc. C’est dans une ambiance conviviale que les participants quitteront en autobus le lieu de rassemblement à Saint-Georges et s’y retrouveront en fin d’après-midi pour un cocktail.

Cette activité est rendue possible grâce au financement provenant de l’Entente sectorielle de développement en soutien à la concertation régionale de la Chaudière-Appalaches. Pour connaître le détail de la programmation, il est possible de consulter le site web milieuxdevieenaction.ca.

Source : MRC Les Etchemins

En conformité avec son Plan d’aménagement intégré du territoire public intramunicipal (PAI), la MRC de Matawinie vise l’utilisation polyvalente et la mise en valeur harmonieuse des potentiels et des possibilités de développement du territoire public intramunicipal (TPI) qu’elle gère. Bien pourvue en érablières, puisque 72 % du TPI est désigné sous une vocation en lien avec l’acériculture, la MRC a amorcé, en 2021, l’inventaire de ce potentiel. L’objectif de cette démarche est de faciliter le travail d’acériculteurs qui souhaiteraient démarrer un projet commercial ou agrandir leur exploitation en Matawinie.

Jusqu’à maintenant, la MRC a inventorié 11 projets potentiels. Au terme d’un important travail de compilation et d’analyse, la MRC de Matawinie a produit une fiche descriptive pour chacun des projets à développer. Ces informations disponibles en ligne, https://mrcmatawinie.org/mise-en-valeur-acericole, peuvent grandement aider les futurs acériculteurs à choisir une érablière qui correspond à leurs besoins. Le travail effectué a permis d’identifier le potentiel acéricole exploitable suivant :
• 252 hectares (projets allant de 5,59 à 42,24 hectares);
• 49 256 entailles potentielles (projets allant 1 162 à 8 110 entailles);
• Huit projets présentant plus de 4 800 entailles;
• Une moyenne d’entailles par hectare variant entre 171 à 239;
• Proximité des infrastructures (routes, électricité, etc.)

La MRC de Matawinie tiendra une séance publique d’information destinée aux personnes intéressées à développer le potentiel acéricole du territoire public intramunicipal. Cette séance d’information permettra d’en apprendre davantage sur le territoire public intramunicipal et le processus d’obtention d’un permis d’exploitation. Les Producteurs et productrices acéricoles de Lanaudière (PPAL) présenteront le processus d’obtention de contingent acéricole. Le réseau Agriconseils, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) ainsi que Développement Matawinie exposeront les différents services et les subventions disponibles.

Source : MRC Matawinie

Slider ADGMRCQ

La date limite d’inscription à la formation est le 18 août.

LA PERCEPTION DES CRÉANCES MUNICIPALES : LES RESPONSABILITÉS D’UNE MUNICIPALITÉ LOCALE ET DE LA MRC

DATES :

Donnée en deux séances les 8 et 22 septembre 2023, de 9h00 à 12h00, en visioconférence.

COÛT :

330 $ plus taxes (membres ADGMRCQ et ADMQ)

CLIENTÈLE VISÉE :

La formation s’adresse à tout employé d’une MRC ou d’une municipalité locale, impliqué dans la perception de créances municipales ou dans le processus de vente pour non-paiement de taxes.

Pour en savoir plus, cliquez ICI

S’inscrire en ligne ICI

Joffrey Bouchard, président de l’Association, et Jacques Laberge, directeur général, étaient présents aux 101e Assises annuelles de l’UMQ qui se sont tenues du 4 au 6 mai dernier à Gatineau.

Sur la photo, de gauche à droite, Christian Schryburt, président de l’ADGMQ, Marc-André Pâlin, directeur général de l’ADMQ, Sophie Antaya, présidente de l’ADMQ, Jacques Laberge, directeur général de l’ADGMRCQ, et Jean Matte, directeur général de l’ADGMQ.

Crédit : NH Protographes

Le deuxième Programme de restauration et de création de milieux humides et hydriques (PRCMHH) a été officiellement lancé en mars dernier et prendra fin le 31 mars 2025. Depuis juin 2019, le PRCMHH vise à restaurer des milieux humides et hydriques ou à en créer de nouveaux pour contrebalancer les pertes inévitables de tels milieux. Il encourage, du même coup, le développement de l’expertise québécoise dans le domaine. Il s’adresse aux Municipalités régionales de comté, municipalités locales, communautés autochtones, organismes de conservation, entreprises privées propriétaires de terrains et sociétés d’État.

Le Programme joue un rôle clé dans la poursuite de l’objectif d’« aucune perte nette » de milieux humides ou hydriques d’ici 2027. Ces milieux sont essentiels à la vie, qu’ils prennent la forme de cours d’eau, de plans d’eau, d’étangs, de marais, de marécages ou de tourbières. Leurs fonctions sont de plus en plus reconnues, notamment pour la prévention des inondations. Le 2e Programme bénéficie d’un budget total de 114 420 000 $ provenant des contributions financières versées au Fonds de protection de l’environnement et du domaine hydrique de l’État entre juin 2017 et mars 2022.

Le dépôt des projets se fait maintenant en continu, et ce, jusqu’à la fin du Programme, le 31 mars 2025.

L’aide financière se décline en deux volets :

– Le premier volet soutient la réalisation d’études préalables pour des projets de restauration et de création de milieux humides ou hydriques. L’aide financière accordée pour les projets sélectionnés au premier volet permet de couvrir 100 % des dépenses admissibles jusqu’à concurrence de 75 000 $ par projet, en fonction des fonds disponibles pour ce volet dans les MRC où ont eu lieu les pertes de milieux humides et hydriques.

– Le second volet soutient la réalisation de projets de restauration et de création. L’aide financière accordée pour les projets sélectionnés permet de couvrir 100 % des dépenses admissibles jusqu’à concurrence de 3 millions de dollars par projet, en fonction des fonds disponibles dans les MRC où ont eu lieu les pertes de milieux humides et hydriques.

Pour s’informer davantage sur le PRCMHH : www.environnement.gouv.qc.ca/programmes/prcmhh/index.htm

Si des renseignements supplémentaires vous étaient nécessaires, n’hésitez pas à communiquer avec le MELCCFP par courriel à programmercmhh@environnement.gouv.qc.ca

Source : MELCCFP

La MRC de La Matapédia profite de la Semaine de la sécurité civile, qui se tient du 7 au 13 mai, pour dévoiler sa participation à un projet pilote d’établissement d’une démarche régionale de gestion des risques de sinistre. Cette initiative, soutenue par le ministère de la Sécurité publique du Québec, vise à faciliter la concertation des acteurs du milieu, la réduction des risques et la prise en compte de ceux-ci dans les activités des municipalités.

Plus spécifiquement, le projet prévoit la création et la coordination d’un comité régional, la réalisation d’un état de situation de la sécurité civile sur le territoire, ainsi que l’identification, l’analyse et l’évaluation des risques. Le projet pilote doit se conclure en mars 2024. La MRC de La Matapédia poursuivra ensuite jusqu’à la planification et la mise en œuvre de différentes mesures de gestion des risques.

Bien que la sécurité civile soit une responsabilité municipale, la planification régionale de la gestion des risques comporte plusieurs avantages. « En ramenant la gestion des risques à l’échelle de la MRC, nous pourrons collectivement être mieux préparés pour réagir aux sinistres, gérer les situations d’urgence, et structurer de façon uniforme nos opérations », explique M. Ghislain Paradis, directeur du service de protection incendie et d’organisation de secours de la MRC de La Matapédia.

Patrick Roy, coordonnateur à la sécurité civile, rappelle que la MRC de La Matapédia a été pionnière en se dotant d’un service incendie régionalisé en 2000 et d’une structure régionale en sécurité civile en 2011. La Matapédia a été le premier territoire au Québec à régionaliser certains volets de la sécurité civile, à savoir la coordination, l’aide aux sinistrés et les communications en situation d’urgence. La régionalisation permet de partager les ressources humaines et matérielles et de respecter les obligations gouvernementales en matière de sécurité civile, le tout à coût moindre et en offrant à la population matapédienne des services de grande qualité.

Source : MRC La Matapédia

Directive générale du ministre de la Langue française et directives organisationnelles

La Politique linguistique de l’État remplacera, dès le 1er juin prochain, l’actuelle Politique gouvernementale relative à l’emploi et à la qualité de la langue française dans l’Administration. Jusqu’ici, les ministères et les organismes de l’Administration devaient adopter une politique institutionnelle conforme à la Charte et à l’actuelle politique gouvernementale. Or, la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français (2022, chapitre 14) prévoit désormais une obligation, pour les ministères et les organismes de l’Administration, d’adopter une directive afin de, notamment, préciser les situations dans lesquelles une autre langue que le français pourra, dans les cas permis par la Charte, être utilisée par le personnel. Dans le cas des organismes municipaux, cette directive n’a pas à être approuvée par le ministre de la Langue française.

Les organismes de l’Administration seront tenus, à partir du 23 mai prochain, d’adopter une directive. Afin d’assurer une transition harmonieuse, une gestion du changement efficace et la conformité relativement au devoir d’exemplarité, les organismes qui n’auront toujours pas adopté leur directive, le 31 mai prochain, seront visés par une directive générale du ministre de la Langue française. Cette dernière précisera la nature des situations dans lesquelles l’organisme de l’Administration visé pourra utiliser une autre langue que le français dans les cas où le permettra la Charte. Elle prévoira, par ailleurs, une date limite de transmission au ministère de la Langue française des directives particulières des organismes en vue de l’approbation. Ainsi, les organismes de l’Administration disposeront du temps nécessaire pour élaborer une directive particulière qui répondra à leur propre réalité interne, comme le commande la Charte.

Afin qu’une transition harmonieuse soit assurée, voici les dates à retenir :

  • 1er juin 2024 : date limite pour l’envoi d’une directive organisationnelle particulière au ministère de la Langue française par chacun des ministères et des organismes gouvernementaux;
  • 1er décembre 2024 : date limite pour l’envoi d’une directive organisationnelle particulière par chacun des organismes municipaux.

Guide pratique

Le ministère de la Langue française travaille à la production d’un guide pratique à l’intention des ministères et organismes assujettis à la Politique linguistique de l’État pour aider ces derniers, de même que leurs émissaires, à comprendre les obligations de leur organisation et à orienter concrètement leurs actions. Ce guide sera également un outil privilégié qui permettra la cohérence des actions au sein de l’Administration. Il s’agit d’un complément essentiel à la Charte, aux règlements, à la Politique linguistique de l’État et aux directives. Nous vous prions de prendre note que ce guide sera d’ordre administratif et qu’il n’aura pas de valeur juridique.

Par souci de concision, le guide se concentrera principalement sur les obligations liées à la langue de l’Administration et du travail. Les obligations sur la langue de la législation et de la justice ainsi que celles qui touchent particulièrement les réseaux de l’éducation ainsi que de la santé et des services sociaux n’y seront pas abordées.

Dès que les règlements qui préciseront certaines dispositions de la Charte auront été édictés, le guide continuera à être mis à jour, et vous pourrez le consulter. Vos questions, vos commentaires et vos suggestions sont les bienvenus, car ils permettront également d’améliorer le guide afin que celui-ci réponde à vos besoins. Il suffit d’écrire à mlf.accompagnement@mlf.gouv.qc.ca.

Source : MLF

La MRC de Rouville a conclu une entente avec le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) dans le cadre du Programme d’appui aux collectivités (PAC). Cet accord permettra la mise en œuvre du plan d’action triennal grâce à une contribution financière du Ministère pour une somme totale de 287 158 $. La MRC s’engage dans le développement des communautés accueillantes et inclusives qui permettront l’accueil, l’inclusion, la pleine participation et la rétention des personnes issues de l’immigration.

En 2022, la MRC de Rouville a fait produire l’étude de la population immigrante dans le but de dresser un portrait de son territoire. L’organisme l’ANCRE avait été choisi pour réaliser ce mandat. Il s’en est suivi une collaboration étroite entre la MRC et l’organisme spécialisé en relations interculturelles et en immigration afin d‘élaborer un plan d’action triennal qui représenterait bien les défis spécifiques du territoire ainsi que les forces des acteurs impliqués.

L’objectif général du plan d’action est de positionner la MRC de Rouville comme une source d’informations et de référence en matière d’immigration et d’exercer un leadership positif en stimulant la concertation et la collaboration avec les acteurs du milieu. Selon une approche intégrée, le plan comporte quatre (4) grands axes d’intervention, soit la sensibilisation et l’information, la concertation et la mobilisation, l’accueil et la préparation du milieu ainsi que l’accompagnement et l’insertion sociale.

La MRC de Rouville est responsable de la réalisation du plan d’action, en collaboration avec ses nombreux partenaires locaux et régionaux regroupés à la Table de concertation en immigration de la MRC.

Source : MRC Rouville

Face aux besoins énergétiques croissants et dans l’objectif de réduire les gaz à effet de serre, le gouvernement du Québec a choisi de positionner les énergies renouvelables telles que l’éolienne au cœur de sa stratégie de transition énergétique. Dans ce contexte, la MRC des Appalaches et la MRC de L’Érable souhaitent unir leurs forces afin que leurs communautés soient représentées et tirent des bénéfices concrets des projets éoliens à l’étude sur le territoire.

Création d’une entité collaborative
L’option privilégiée actuellement est la création d’une entité collaborative inter-MRC dont le rôle sera de représenter les intérêts de leurs communautés auprès des promoteurs. Comme le mentionne la préfète de la MRC des Appalaches, Jacynthe Patry : « Nos territoires ont la particularité d’être situés dans le corridor de la chaîne de montagnes des Appalaches qui présente un haut potentiel éolien et une richesse collective. Nous sommes favorables aux énergies renouvelables dans le contexte actuel à condition que les projets proposés bénéficient réellement à notre communauté. Ce partenariat permettra de nous assurer que c’est le cas en mettant en place des conditions gagnantes et équitables pour le développement éolien local. »

Pour une vision d’avenir réfléchie et durable du développement éolien
Ce type de collaboration, qui a déjà fait ses preuves ailleurs au Québec, offre aux deux MRC la possibilité d’accueillir et de bonifier les projets jugés favorables sur le territoire en plus d’en devenir investisseurs conjoints, peu importe la municipalité hôte. Dans l’objectif de diversifier les revenus municipaux limités, les retombées économiques de ces projets auront le potentiel de se transformer en projets concrets qui viendraient améliorer la qualité de vie des citoyens. M. Fortier renchérit : « Plutôt que de réfléchir chaque projet à la pièce, un partenariat inter-MRC favorise une vision d’avenir réfléchie et durable du développement éolien, dont les retombées seront bénéfiques pour l’ensemble de la communauté. Celle-ci aura ainsi son mot à dire, en plus de toucher des bénéfices financiers plus importants qu’avec les modèles précédents si de tels projets s’implantent sur le territoire des deux MRC. »

La création d’un tel partenariat est également recommandée par la Fédération québécoise des municipalités (FQM) qui accompagne les MRC dans ce projet. La prochaine étape de cette démarche de collaboration sera l’adoption, au cours des prochaines semaines, de résolutions en appui au partenariat inter-MRC par les municipalités de la MRC des Appalaches et de L’Érable. Des rencontres de travail entre les deux MRC seront par la suite organisées afin d’établir les paramètres de cette collaboration. Des occasions d’échanges seront également prévues avec les parties prenantes concernées par le développement éolien du territoire, ainsi qu’avec les citoyens.

Source : MRC L’Érable

Le 9 mai dernier, le président de l’ADGMRCQ, M. Joffrey Bouchard, a envoyé une lettre faisant le point sur les défis juridiques de la mise en en œuvre des PRMHH. Nous reproduisons ici le contenu de cette lettre.

« Suivant les échanges importants que nous avons eus lors de notre récent colloque au sujet de la question des plans régionaux des milieux humides et hydriques (PRMHH), nous nous étions engagés à vous revenir suivant différentes validations. J’en profite pour remercier Jean-Maxime Dubé de la MRC Rimouski-Neigette, notre directeur général Jacques Laberge ainsi que les ressources techniques de la MRC Marguerite D’Youville pour leurs démarches et le travail technique effectué dans ce dossier.

Les PRMHH sont en voie d’être complétés et plusieurs sont même déjà déposés. Le temps est donc venu d’entreprendre le processus de mise en œuvre des PRMHH. Or, les récents développements jurisprudentiels ont engendré une grande incertitude sur le monde municipal, et nous constatons que des poursuites actuelles et potentielles de plusieurs centaines de millions de dollars pèsent actuellement sur les municipalités.

Mise en contexte

Les municipalités et les MRC disposent de plusieurs outils pour assurer la mise en œuvre des objectifs fixés dans les PRMHH, notamment les modifications réglementaires, la restauration de milieux naturels, l’acquisition de milieux naturels, les ententes de partenariat, la sensibilisation et la communication, etc.

Au niveau réglementaire, les municipalités et les MRC peuvent adopter des mesures de protection de l’environnement via les règlements suivants:

  • Règlement de contrôle intérimaire;
  • Schéma d’aménagement et de développement;
  • Règlement de zonage;
  • Règlement de lotissement;
  • Règlement d’urbanisme à caractère discrétionnaire.

Ces outils réglementaires sont de réels atouts en termes de protection des milieux naturels et de lutte contre les changements climatiques. Toutefois, les risques juridiques associés à l’adoption de dispositions réglementaires visant à protéger les milieux naturels sont bien réels. Les recours en dommage, pour expropriation déguisée, s’accumulent déjà auprès de la CMM.

Défi juridique au Québec : l’expropriation déguisée

Selon l’article 952 du Code civil du Québec, « Le propriétaire ne peut être contraint de céder sa propriété, si ce n’est par voie d’expropriation faite suivant la loi pour une cause d’utilité publique et moyennant une juste et préalable indemnité. »

Pour être légale, l’expropriation doit respecter les trois critères suivants :

  • Être autorisée par une disposition législative expresse;
  • Être pour une cause d’utilité publique (ex: la protection de l’environnement, que le bénéfice soit présent ou futur);
  • Prévoir une indemnisation du propriétaire pour le préjudice subi.

Les tribunaux concluent généralement à une expropriation déguisée lorsque :

  • Il y a une négation absolue de l’exercice du droit de propriété;
  • Le propriétaire est privé de toute utilisation raisonnable de la propriété;
  • La propriété est absolument inutile à son propriétaire.

En revanche, les tribunaux estiment que les éléments suivants ne suffisent pas à établir qu’il y a eu expropriation déguisée :

  • Les limitations occasionnent une perte de profit;
  • Le règlement cause une perte de valeur à l’immeuble ou un préjudice économique;
  • Un projet ne peut être réalisé comme initialement prévu;
  • Les limitations ne stérilisent qu’une partie du droit de propriété.

Une jurisprudence en évolution

La question de savoir ce qui constitue une véritable confiscation du droit de propriété relève avant tout de l’appréciation des faits par le juge d’instance. Cela contribue à expliquer la disparité dans les décisions récentes, car il s’agit tous de cas d’espèce. La jurisprudence contient autant d’exemples où l’argument en expropriation déguisée a été accueilli, que d’exemples où il a été rejeté.

Cette disparité est illustrée dans deux décisions récentes :

  • Pillenière, Simoneau c. Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, 2021 QCCS 4031 (Cour supérieure du Québec);
  • Dupras c. Ville de Mascouche, 2022 QCCA 350 (Cour d’appel du Québec – Refus de la Cour suprême du Canada d’entendre la cause).

L’importance de la notion d’utilisation raisonnable

Même si un règlement est adopté en conformité avec le paragraphe16° du deuxième alinéa de l’article 113 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, la question suivante demeure : Est-ce que le règlement permet encore une utilisation raisonnable pour le propriétaire, même s’il ne s’agit pas de l’utilisation la plus profitable ?

Cette analyse doit non seulement se faire par rapport à l’utilisation potentielle optimale du terrain, mais aussi compte tenu de la nature du terrain et des diverses utilisations raisonnables dont il a effectivement fait l’objet dans le passé (Chemin de fer Canadien Pacifique c. Vancouver (Ville), 2006 CSC 5).

Quelques exemples d’une utilisation raisonnable d’un terrain :

  • Une classe d’usage « Commerce récréotouristique » offre une utilisation raisonnable d’un terrain, même si elle ne permet pas le développement souhaité (Municipalité de Saint-Colomban c. Boutique de golf Gilles Gareau Inc., 2019 QCCA 1402);
  • L’établissement de mesures de protection visant à contrer la dégradation des berges et à maintenir la qualité de l’eau (Wallot c. Québec (Ville de), 2011 QCCA 1165);
  • Les cas où seule une partie du droit de propriété est restreint;
  • L’interdiction de construire sur des lots non adjacents à des chemins publics;
  • L’établissement de prohibitions quant à la coupe d’arbres, limitant ainsi la possibilité d’effectuer un projet résidentiel (Pillenière, Simoneau c. Ville de Saint-Bruno-de-Montarville 2021 QCCS 4031).

Bien que le droit de propriété au Québec n’ait rien d’absolu, le législateur doit réitérer ce principe et indiquer clairement que la protection de l’environnement ne donne pas droit à compensation.

Des solutions

À court terme, la municipalité devrait appuyer son règlement sur le paragraphe16° du deuxième alinéa de l’article 113 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, et s’assurer de préserver une utilisation raisonnable de l’immeuble.

Toutefois, cette solution n’est pas garante de la protection de la municipalité, car elle dépend de l’interprétation des tribunaux. Par exemple, dans les décisions récentes (Dupras c. Ville de Mascouche, Pillenière, Simoneau c. Ville de Saint-Bruno-de-Montarville), l’utilisation d’une forêt n’a pas été jugée raisonnable, alors qu’il y a de la demande sur le marché pour de tels lots.

À plus long terme, une évolution jurisprudentielle de la notion d’utilisation raisonnable d’un immeuble pourrait hypothétiquement régler l’incertitude autour de la protection des milieux naturels au Québec.

C’est la raison pour laquelle l’ADGMRCQ préconise plutôt une modification législative précisant que les règlements municipaux adoptés en vue de mettre en œuvre les PRMHH ou en vue d’entreprendre toute autre mesure législative dont l’objet est la conservation de milieux naturels ne donnent pas droit à compensation ni ne peut être interprétée comme étant une expropriation déguisée.

Ainsi, l’article 113 de la LAU pourrait être modifié par l’ajout, après le quatrième alinéa, de l’alinéa suivant : « L’exercice des pouvoirs réglementaires prévus aux paragraphes 12.1°, 16° et 16.1° du deuxième alinéa par une municipalité́ ne donne pas lieu à compensation. »

Finalement, nous sommes d’avis qu’il appartient à chaque MRC d’évaluer ses risques et sa stratégie et d’adopter le rythme souhaité pour la finalisation et la mise en œuvre de leur PRMHH respectif. »